Depuis le confinement, les arnaques à la webcam explosent. Comment éviter de se faire avoir ?
Il est 19 heures, vous n’avez pas grand chose à faire… vous surfez sur un site ou une appli de rencontre. Vous naviguez sans trop de but, et soudain, vous n’en croyez pas vos yeux - ce canon vous a remarqué et lance la discussion avec vous !
Charmé par le physique avantageux et le message d’accorche de votre contact, vous répondez. La discussion s’engage, la personne s'exprime avec pertinence - aucune chance que ce soit un bot. Et soudain, l’on vous propose d’échanger par vidéo. Hmm, ça changera un peu des visio sans intérêt que vous enchaînez depuis la généralisation du télétravail… vous acceptez. La discussion s’échauffe et vous finissez par vous déshabiller devant la caméra, ou envoyer quelques photos coquines… cette soirée qui s’annonçait ennuyeuse n’est finalement pas tout a fait perdue.
Vous n’y pensez presque plus, jusqu’au moment où vous recevez le mail ou le message sur Facebook Messenger.
Dans un premier temps, c’est le pirate qui vous contacte, menaçant de diffuser votre contenu si vous ne lui versez pas une somme conséquente - souvent plusieurs milliers de dollars ou d’euros. Vous reconnaissez vos photos ou vidéos. Vous êtes effondré et vous avez un peu honte - comment est-ce que vous avez bien pu vous faire avoir par une arnaque aussi simple ?
Mais depuis le temps que vous lisez ce genre d’articles vous savez bien qu’il ne faut jamais donner suite. Ces pirates mènent des milliers d’arnaques en parallèle, et ne s’occupent que de ceux qui répondent. Vous espérez donc être tranquille, même si vous n’arrivez pas à vous débarrasser tout a fait de cette inquiétude qui vous ronge.
C’est quelques semaines plus tard que le deuxième message arrive. Il ne vient plus de Côte d’Ivoire comme à une époque, mais d’Interpol, d’un service de police de votre pays, ou encore de YouTube. Il est bien écrit, sans fautes d’orthographes, tous les logos officiels sont bien là. L’on vous accuse désormais de vous être exhibé devant des enfants, des poursuites contre vous seront lancées… sauf si vous réglez une amende immédiatement.
Vous savez déjà probablement que vous avez affaire à une arnaque.
Mais pour en être certain
Regardez bien l’adresse de l’expéditeur. Même si elle a l’air officielle à la première lecture elle ne l’est pas - elle y ressemble certainement, mais elle diffère probablement légèrement.
Parfois, elle semble même identique - c’est un homographe, dans lequel une lettre de l’alphabet latin a été remplacée par une lettre quasi identique de l’alphabet grec ou cyrillique.
Survolez (sans cliquer) le lien si l’email reçu en contient un: souvent le lien qui apparaît dans le corps du message n’est pas le vrai. En observant la syntaxe, vous verrez facilement que ce n’est ni le lien officiel de YouTube ni celui d’un service de police
Bien entendu, aucun service de police ne vous contactera jamais par mail ou par messagerie (ni ne vous demandera d’argent pour faire disparaître une accusation)
Ne payez surtout pas, sous aucun prétexte
N’essayez pas de parler avec le pirate
Portez plainte auprès des autorités compétentes (mais sachez que les pirates sont habiles, vivent souvent dans un autre pays que vous et qu’il est rare que la police puisse agir)
Inondez le web d’autres informations vous concernant pour que le contenu compromettant se trouve noyé - ou demandez à une entreprise spécialisée de le faire
Demandez le retrait des vidéos et des photos, mais sachez que les sites sont souvent peu réceptifs. Là aussi une entreprise spécialisée dans la cybersécurité peut vous aider.
YouTube n’autorise pas les vidéos pour adultes. Votre vidéo est forcément privée et non répertoriée. Vous pouvez demander le retrait à YouTube qui interviendra sous 48 à 72h ou faire appel à nos services pour un retrait immédiat!
Vérifiez systématiquement le profil de l’utilisateur.
Demandez à votre interlocuteur un nom et un prénom et faites une rapide recherche Google.
Si vous avez déjà activé la webcam, demandez à votre interlocuteur un geste bien particulier: se passer la main dans les cheveux par exemple. La plupart du temps, les vidéos des arnaqueurs sont préenregistrées.
Si c’est trop beau pour être vrai, c’est probablement une arnaque !
Eh bien si.
Les arnaqueurs à la webcam ne se contentent pas de ces sites dédiés. Facebook (le plus utilisé) Instagram ou même LinkedIn ne sont pas à l’abri. Vous utilisez Snapchat, vous pensez être protégé ? Faux, il existe des moyens pour sauvegarder facilement ces contenus censés être éphémères. Une fausse demande d’amis, et le même schéma se répète - sauf que sur les réseaux sociaux, il peut s’étaler sur plusieurs semaines, ou plusieurs mois!